Shadow 11, after Keanu Reeves’s « I can’t say all I want to say »
S H A D O W S
Dans le cadre du festival PhotoSaintGermain, la galerie Gradiva est heureuse de vous annoncer sa collaboration au projet Shadows des artistes Alexandra Grant et Keanu Reeves.
Exposition du jeudi 2 novembre au vendredi 29 novembre 2017
S H A D O W S
Une première rencontre avait déjà eu lieu entre les dessins d’Alexandra Grant et la poésie de Keanu Reeves donnant naissance au livre d’artiste Ode To Happiness, publié chez Steidl en 2011. Cinq ans plus tard, les artistes se retrouvent pour une nouvelle œuvre commune, Shadows, avec un second livre chez Steidl, où photographies et texte poétique, se mêlent intimement.
Shadows est la rencontre photosensible de l’artiste avec l’acteur-poète. Dans une danse rituelle, il offre – au regard de celle qui décèle les failles, les blessures, la force aussi –, son ombre lumi-naissante qui se meut tout autour d’elle. Tour à tour, l’ombre se forme et se déforme, divinité ancienne ou fantôme errant, Bête ou source éternelle de lumière, de chaleur et de protection.
Enregistrer le double, l’empreinte en creux, celle qui échappe au toucher, impalpable, mais qui porte l’esprit, le contour des choses. Une autre vérité, plus profonde celle-ci, celle des temps immémoriaux et des mythes. Une présence subtile qui enseigne un rattachement à un au-delà toujours omniprésent, une télépathie possible, – si le désir est là.
Toujours en mouvement, jamais ne s’arrête, jamais ne se laisse enfermer dans une pose ou une autre. Les mains sont celles d’un magicien de la terre, de celui qui transforme la glaise en figurines puis en homme à qui il insuffle la vie.
Rien de noirceur, l’ombre faite de blancheur ou de couleur, n’apporte pas de mauvais augure. Ne plane pas non plus, agit doucement, comme un feu, un crépitement d’énergie. Elle se dédouble, se superpose, comme une illusion optique, un jeu, une apparition.
L’ombre se montre parfois fragile, vacillante, prête à disparaître à tout instant, et il faut que l’artiste soit vigilant, à distance gardée, l’apprivoise, la capte, la rassure qu’elle ne sera pas une proie, qu’elle gardera sa liberté d’aller et de venir au moment décisif.
Les mots d’un long poème scandent la danse des deux corps, l’un tangible, l’autre éthéré, où les mots se livrent comme ceux d’une oraison venue du tréfonds, ou encore les paroles d’un chant empli de lumière qui révèle ce que les hommes ne savent pas.
Valérie Fougeirol,
commissaire de l’exposition
Alexandra Grant’s drawings first came into dialogue with Keanu Reeves’s poetry in Ode To Happiness, published by Steidl in 2011. Five years later, the artists renewed their collaboration with Shadows (Steidl, 2016), in which photographs and poetic writing meld in a single work of art.
Shadows is a photosensitive encounter between an artist-photographer and an actor-poet. In a ritual dance, he offers up to her gaze his feelings, failures, wounds, and raw power. His shadow is born from light. Rather than obscuring the light he moves incessantly around her and her camera’s lens. His shadow shapes and reshapes itself, taking the form and telling the story of an ancient deity, an errant ghost, a beast and an eternal source of light, warmth and protection.
In Shadows she allows us to see his body’s double, his soul, which cannot be captured otherwise. Shadows are truths from beyond our present moment, from time immemorial, the time of myth. They are a subtle presence which invite us, as viewers, to understand that the hereafter is here and now; they provide us a possible telepathic link across the depths of what we fear encountering most, our desire.
His shadow never ceases moving or lets itself be caged or trapped in one pose or another. His hands are those of a earthbound magician, one who transforms clay into tiny figures that become men whenhe breathes life into them.
There is neither darkness nor guile in the shadow; it emanates white or colored light, auguring only possibility. From the perspective of her lens, his shadow doesn’t haunt or glide by like a ghost; it flickers like a fire full of life, a crackling force. As an image, it doubles upon itself, superimposes one iteration upon another as an optical illusion, a game, the trace of an apparition.
His shadow reveals itself to be fragile, wavering across the liminal bounds of our present, ready to disappear at any moment. To capture this vulnerability the artist stays open and aware, but at a safe distance, ready to tame, assuage, and reassure the shadow with her camera and her self that he won’t become prey, that she will preserve his liberty to come and go at any moment.
Seeing Shadows is like hearing a long poem recited in the dancing of two bodies, one tangible, the other ethereal. The lyrics are delivered like a prayer from the depths, a prophetic song filled with light that reveals what we, as humans, do not know yet.
Valérie Fougeirol,
curator of the exhibition
Outre son expertise et sa spécialisation en œuvres d’art modernes et impressionnistes, la galerie Gradiva s’ouvre depuis mai 2015 à l’art contemporain avec un pôle qui lui est dédié.
Fanny Lambert, critique d’art et commissaire d’exposition est en charge d’en développer la programmation avec une moyenne de trois expositions par an. À travers cette volonté de faire dialoguer les différentes temporalités, elle cherche à mettre en regard des objets qui d’habitude ne sont envisagés que dans un traditionnel white cube. Ici, c’est le contraste entre une monstration d’art actuel et l’écrin feutré de la galerie qui est en jeu. C’est d’ailleurs dans cette même volonté d’engagement auprès de la jeune création et de l’art émergent que la galerie a établi un partenariat avec L’Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris (ENSBA). Début 2018, la galerie présentera une sélection des diplômés de l’année précédente.
In addition to its expertise and specialization in modern and impressionist works of art, Galerie Gradiva launched a program dedicated to contemporary art in May 2015.
Fanny Lambert, art critic and curator, develops the program with an average of three exhibitions per year. Seeking to create dialogue between different temporalities, the gallery embraces objects that are usually only exhibited in the context of a traditional white cube. Here, the contrast between a show of contemporary art and the muffled case of the gallery is at stake. Out of this same desire to engage with youthful creativity and emerging art, the gallery has established a partnership with the National School of Fine Arts of Paris (ENSBA). In early 2018, the gallery will present a selection of work by graduates from the previous year